Christian Tal Schaller, médecin précurseur de la médecin holistique, a choisi d’éduquer son patient plutôt que de se contenter de soigner les maux.

 

Pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas et/ou qui n’ont pas lu vos livres, pourriez-vous vous présenter ?

CTS : Je suis médecin depuis 50 ans. J’ai commencé par pratiquer la médecine généraliste « classique » jusqu’à ce que je prenne moi-même un médicament que je prescrivais souvent à mes patients. J’ai eu un choc en prenant conscience que la médecine que j’avais apprise avait pour but que les malades le restent le plus longtemps possible. Pour le plus grand bénéfice des industriels. Je ne pouvais pas continuer comme ça.

 

Je n’ai pourtant jamais renoncé à cette médecine qui permet de sauver des vies. Toutefois, pour traiter les maladies chroniques elle n’a pas de sens. Quand une personne est intoxiquée, lui donner un médicament chimique est une faute de logique pure ! Il faut d’abord désintoxiquer le patient avant de lui donner des médicaments. Je me suis donc intéressé à la naturopathie, suis devenu acupuncteur puis homéopathe, et j’ai mis la médecine chimique et les médecines douces en complémentarité dans mes soins.

 

La santé ça s’apprend

 

Avec les années, je me suis aperçu que le patient ne faisait qu’obéir. J’ai donc lancé le slogan « La santé ça s’apprend », qui rejoint la médecine holistique (médecine qui s’occupe de l’être humain dans sa globalité : physique, émotionnelle, mentale et spirituelle). Il s’agit d’éduquer le patient tout en le soignant La grande illusion de notre époque, c’est la croyance que seules des mesures extérieures (vaccins, médicaments chimiques) vont nous guérir, alors qu’en réalité c’est le corps qui effectue la guérison lui-même. Ma philosophie est de donner aux gens des outils pour qu’ils se prennent en charge, qu’ils deviennent leur propre médecin, qu’ils utilisent la médecine « dure » ou douce quand il faut, et qu’au fil du temps ils aient de moins en moins besoin de thérapeutes.

 

Comment vous trouve-t-on ?

J’ai un site internet, www.santeglobale.info, avec ma femme nous avons écrit une soixantaine de livres. Nous organisons des stages et des conférences, et nous collaborons aussi avec des thérapeutes qui partagent notre vision.

 

Pour un médecin, l’homéopathie et l’acupuncture, c’est déjà une preuve d’ouverture d’esprit, mais devenir chaman c’est plutôt inhabituel.

CTS : J’ai découvert que lorsqu’on apprend à calmer le cerveau gauche en lâchant nos émotions à travers le corps, le cerveau droit s’ouvre. Et quand il s’ouvre, on entre dans le monde des chamans. Le cerveau droit nous permet de voyager au-delà du monde matériel pour entrer en contact avec les mondes spirituels.

 

Les chamans préconisent une spiritualité non pas basée sur des croyances intellectuelles mais sur des expériences personnelles vécues des mondes non matériels. Les croyances ont causé beaucoup de tort, on a tué des millions de gens en leur nom ! Les chamans, eux, disent que chacun peut faire lui-même ses expériences, rencontrer les êtres vivant dans les mondes de lumière et vivre sa spiritualité personnelle. On peut d’ailleurs dire qu’à l’origine de toutes les médecines et religions il y avait des chamans. Les médecines et religions se sont intellectualisées par la suite, et c’est pourquoi nous avons perdu le contact direct avec les énergies spirituelles.

 

Pour moi nous sommes tous potentiellement des chamans car nous possédons tous un corps de lumière. Quand on apprend à se relier à lui, on va pouvoir gagner de l’énergie et faire du bien autour de soi. Car un chaman est avant tout un guérisseur, aidant les gens à aller mieux grâce à ses connexions spirituelles.

 

Notre philosophie est celle que ma femme a appelé le chamanisme « sauvage », pour nous différencier du chamanisme traditionnel, tout aussi valable mais parfois un peu rigide. Nous disons aux gens qu’on peut tous développer son côté chaman. Il fait partie de nos « personnages intérieurs ». Pour nous, un être humain n’est pas un bloc, il est constitué de nombreux personnages qu’on appelle les « sous-personnalités psychoactives », ou SPPA. Notre mission dans la vie est de faire que tous nos personnages s’épanouissent, celui du chaman comme les autres.

 

Grâce au chamanisme, l’ouverture du cerveau droit permet de voyager avec sa conscience, non seulement dans les mondes de lumière mais aussi dans le passé. J’ai appelé ceci la psychothérapie spirituelle. Nous avons tous des personnages qui sont resté bloqués dans des émotions congelées à cause d’expériences douloureuses du passé, dans cette vie ou dans des vies précédentes. Par exemple, des gens qui ont eu une vie de guérisseur et ont fini sur un bûcher. Ils maudissent alors leur talent, bien qu’ils sentent leur potentiel. En voyage intérieur, on va pouvoir retrouver ces personnages et leur apprendre à libérer leurs émotions.

 

S’occuper du « rez-de-chaussée », le corps physique, c’est bien, mais on ne peut pas résoudre tous les problèmes ainsi, il faut aussi parfois descendre dans les caves ! Je rencontre régulièrement des gens me disant qu’ils mangent bio, qu’ils pratiquent la méditation, qu’ils ont une hygiène de vie parfaite et ils sont quand même malades, stressés ou insatisfaits. C’est parce qu’il y a des personnages dans les caves qu’il faut aller chercher.

 

Et pour aller les chercher, pour aller au fond de la cave, que faites-vous ?

CTS : Nous organisons des stages, principalement dans le Sud de la France. En trois jours nous donnons aux gens une « boîte à outils ». S’il n’est pas possible de régler tous leurs problèmes lors de la session, on leur promet qu’après ce stage ils auront les outils nécessaires pour dépolluer le corps physique, faire circuler les émotions dans le corps émotionnel, ouvrir le cerveau droit et s’ouvrir au voyage dans des mondes différents.

 

Vous parlez souvent de corps physique, émotionnel, mental et spirituel, pourriez-vous nous éclaircir sur ce sujet ?

CTS : Ce qui est passionnant aujourd’hui, c’est que les physiciens disent la même chose que les grands sages du passé, les chamans. Nous ne sommes pas des êtres de matière, nous sommes au départ des êtres spirituels, nous avons un corps de lumière. C’est ce corps qui, en ralentissant sa vibration, a créé le corps mental, l’ensemble de nos pensées. En ralentissant, ce dernier a créé le corps émotionnel. Et enfin vient le corps le plus lent, le corps physique. Nous avons vu une convergence extraordinaire de la science et de la spiritualité du chamanisme. Depuis Einstein on sait que la matière c’est de la lumière ! Ainsi, les médecines énergétiques et naturopathiques, à qui on reprochait il y a 10-15 ans de ne pas être très scientifiques, sont confortées.

 

L’épigénétique nous prouve que nous modifions constamment nos gènes par nos pensées, notre alimentation et nos émotions. Croire qu’on ne peut pas guérir une maladie génétique est totalement faux, il n’y a pas de maladie incurable. En ouvrant leur conscience, les gens voient qu’ils peuvent changer leur corps physique, émotionnel ou mental et mieux se relier à leur corps spirituel.

 

La guérison est quelque chose de naturel, que le corps sait faire pour autant qu’on collabore avec lui.

 

On est dans une période où tout le monde essaie de gérer son poids. Vous avez écrit plusieurs livres sur la maîtrise de l’alimentation.

CTS : L’alimentation me passionne depuis un demi-siècle. J’ai cherché à dégager des principes fondamentaux pour sortir les gens de ces querelles entre les différentes écoles où chacun prétend avoir raison. En fait, ces écoles sont complémentaires.

 

La règle que j’ai mise en avant est celle des « trois V » : Végétal, Vivant, Varié. Le corps humain a été prévu pour manger des végétaux. Tout ce qu’on mange de produits animaux nous empoisonne. Plus les gens en consomment, plus ils sont malades. Les empires industriels veillent à ce que les médias n’en parlent pas. Le deuxième « V » est celui de Vivant, car les végétaux cuits perdent leurs enzymes et leurs vitamines. Et enfin Varié, car il faut aussi garder de la mobilité, de la souplesse. On peut manger un gâteau au chocolat de temps en temps si on veut, si on garde un équilibre avec le végétal et le vivant ! Ce que je dis aux gens, c’est que s’ils ont la chance d’être malade –parce que pour moi la maladie est une chance –, c’est l’occasion de changer leurs habitudes, de découvrir un autre monde. Avec l’alimentation vivante, ils guérissent deux fois plus vite.

 

La clé, c’est d’utiliser une démarche globale. Une démarche alimentaire sans travailler sur les émotions donne un résultat mitigé. Changer l’alimentation et travailler les émotions mènent à la naturopathie, au jeûne, aux médecines énergétiques et à l’ouverture spirituelle, avec un succès garanti.

 

Quand j’ai rencontré votre femme, elle suivait une période de jeûne. Est-ce quelque chose que vous pratiquez vous-même ?

CTS : Le jeûne devrait être la première des thérapies lorsqu’on est malade ! Dans toutes formes de maladies, le corps consomme une énorme énergie pour digérer et n’a pas le temps de « faire le ménage ». Alors que lors du jeûne, le corps mobilise ses forces vitales pour se guérir. Après Tchernobyl, les Russes ont constaté que le jeûne était le seul moyen de guérir rapidement des gens très contaminés.

 

La raison pour laquelle le jeûne est moins connu que les médicaments, c’est qu’il ne représente pas d’intérêt financier ! De nos jours, il y a de plus en plus de réflexologues, de naturopathes, d’énergéticiens… Il ne faut pas renoncer totalement à la médecine technologique, mais il faut la mettre à sa place et arrêter de croire qu’elle va tout régler.

 

Pouvez-vous partager quelques-unes de vos expériences marquantes ?

CTS : J’ai écrit un livre appelé « Artisans de leur guérison » qui relate des histoires de gens ayant eu des maladies gravissimes et qui se sont sortis d’affaire. Ce que j’ai voulu montrer, c’est que la guérison est toujours une démarche globale (physique, émotionnelle, mentale et spirituelle). Personne ne se guérit en ne s’occupant que d’un de ses corps, ni avec un médicament ou un vaccin.

 

Quand j’étais jeune médecin, pratiquant déjà ces médecines que la faculté considérait comme inexistantes, un patient m’a parlé d’un peuple vivant sans conflit ni maladie. Je lui ai répondu que ça n’existait pas. Il m’a fait remarquer que j’avais les mêmes a priori que mes collègues de l’hôpital. Là, j’ai reçu la foudre ! C’est vrai, j’aurais dû dire que je ne savais pas, et non que ça n’existait pas ! Je l’ai donc suivi pour rencontrer ce peuple qui vivait effectivement sans conflit et sans maladie. Ça m’a tellement ému que je suis allé en voir d’autres. Et j’ai retrouvé les mêmes façons de vivre dans tous ces peuples. Premièrement, ils ne tuent pas d’animaux. Pour eux, les animaux sont des frères, ils n’ont pas l’idée de les manger.

 

Deuxièmement, leur manière de gérer leurs émotions fut une révélation. Dès qu’ils éprouvent une émotion, ils l’expriment comme un enfant de trois ans, et tout le monde trouve ça normal. Et comme ils lâchent leur peur, leur colère ou leur tristesse tout de suite, ils retrouvent instantanément la joie et l’amour ! Donc, pas de conflit, ni de maladie chez eux. Une fois qu’ils ont lâché leurs émotions, le cerveau droit s’ouvre, ils se relient à leur corps de lumière, qui va les guider. Ils n’ont donc pas de loi ni de chef, structures extérieures que nous avons car nous avons perdu notre guidance intérieure.

 

Tous les enfants jusqu’à quatre ans ont encore cette connexion. Un enfant de trois ans n’obéit qu’à lui-même. Le drame, c’est qu’à partir de quatre ans, quand notre cerveau gauche commence à prendre de l’importance, les parents s’empressent de nous dire « n’écoute plus ta guidance intérieure, obéis à tes parents ». La plupart des gens n’ont alors que deux schémas : ou bien ils gardent tout jusqu’à en tomber malade, ou bien ils sortent leurs émotions en agressant les autres et on les enferme.

 

Dans mon livre « Libérez votre folie douce », je parle d’une expérience étonnante. A l’époque où les « fous » étaient seulement enfermés, pas encore traités par la chimie, leurs médecins étaient stupéfaits de voir qu’ils ne développaient jamais de cancer. L’élément numéro un qui provoque le cancer, une des grandes maladies modernes, ce n’est ni les pesticides, ni la viande rouge, ni les cigarettes, mais c’est la répression émotionnelle ! Les cancéreux sont ceux qui gardent leurs émotions bloquées à l’intérieur. Si on leur apprend à libérer leur folie (bien entendu, pas en public), leur système immunitaire va pouvoir fonctionner et régler les problèmes.

 

Notre site a pour but de relier le grand public aux thérapies et aux thérapeutes. Que conseilleriez-vous à quelqu’un qui cherche un thérapeute ?

CTS : Notre rôle est d’inciter les gens à une démarche personnelle dans laquelle ils vont choisir des thérapeutes qui vont faire en sorte de les aider à devenir indépendant.

 

Imaginez que vous allez au garage et dites qu’une ampoule est allumée au tableau de bord. Si le garagiste vous dit : « pas de problème, j’enlève l’ampoule », vous protesterez ! Pourtant c’est ce qu’on fait aujourd’hui. On enlève des tumeurs sans s’occuper de pourquoi le corps a fait ça. On part du principe que le corps est un imbécile, alors qu’il est des milliers de fois plus intelligent que tous les médecins du monde ! La clé est de comprendre que notre corps ne fait pas des choses pour nous casser les pieds, s’il développe une maladie, ça a un sens ! Il faut chercher et comprendre ce que le corps veut nous dire. Dans cette dynamique, la maladie n’est plus une catastrophe, ça devient une occasion d’apprendre à gérer sa santé.

 

Plutôt que de « donner des poissons » à ses patients, le thérapeute doit leur « vendre des cannes à pêche » !

 

Les mots-clés d’un bon thérapeute sont : aider, éduquer, rendre indépendant et enseigner l’autogestion de la santé.

 

Les gens obéissent déjà trop, à leurs parents, à leur patron, etc. On leur dit de consommer pour aller mieux alors qu’en réalité ils s’empoisonnent à coups de médicaments chimiques. Le corps peut très bien fabriquer tout ce que donnent ces médicaments. Il faut travailler avec son corps, pas contre lui !

 

Comment gérez-vous vos multiples activités ?

CTS : On a tous ses petits secrets. Le mien, c’est de partir une fois par an avec ma femme à Madagascar pendant trois mois pour nous ressourcer ! Avant, je travaillais trop. Or, un thérapeute doit lui-même être en bonne santé s’il veut prétendre soigner les autres. Il doit s’occuper de lui aussi !

 

Je travaille avec ma femme Johanne, notre fils Gwen Clappe et Jean-Marie Müller, qui vit à Fribourg. Nous proposons des formations à quatre, ce qui est rare et original dans le milieu ! Nous avons tous le même objectif et apportons les mêmes outils, mais chacun à sa manière.

 

Est-ce qu’il y a quelque chose que vous souhaitez dire aux lecteurs de Naturaly ?

CTS : Un élément fondamental est de s’éveiller au fait qu’on possède des ressources fantastiques, que notre corps est extraordinaire ! On peut accéder à toutes ces ressources en se liant à notre corps de lumière. Le drame c’est de rester immobile. La clé, c’est de bouger, physiquement et mentalement.

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