Pour Marie Lise Labonté, Québecoise d’origine, il n’y a pas de guérison possible sans amour. La personne a besoin de s’aimer, de se donner du bien-être, de la bienveillance. Quelqu’un qui, par exemple, déteste son corps ne peut en même temps lui demander de l’aider à guérir, il y a dichotomie. Il faut s’unir intérieurement. C’est la base de la méthode thérapeutique autonome qu’elle a développée et qui a conduit à son auto-guérison d’une maladie auto-immune considérée comme incurable : l’arthrite rhumatoïde. Et cette méthode n’est pas destinée qu’aux personnes malades !

Portrait de Marie-Lise Labonté

 

Comment avez-vous passé de la maladie à l’auto-guérison ?

MLL: Pendant quatre ans, j’ai cherché à m’en sortir en consultant maints spécialistes (rhumatologues, psychiatres, etc.). La maladie continuait à évoluer. Finalement, j’ai subi une opération du genou (synovial et ménisque). Mon avenir se dessinait en chaise roulante.

 

A l’époque, je ne me posais pas de questions sur le sens de cette maladie pour moi. Mon corps devenait toujours plus malade, alors qu’au niveau psychosomatique, j’étais toujours mieux dans ma tête. J’étais donc une victime. Puis, cela a été mon grand questionnement : pourquoi lorsque la maladie évoluait j’étais mieux dans ma tête ? En fait, c’est le corps qui ne mentait pas.

 

Le déclic s’est fait à la lecture du livre de Thérèse Bertherat « Le Corps a ses Raisons ». J’ai compris que mon choix était soit de poursuivre mes études en chaise roulante, soit de suivre les principes décrits dans ce livre. Et j’ai décidé de m’aider autrement, de changer de voie, de changer de vie : j’ai tout quitté ce que je faisais et je suis partie à Paris.

 

C’est donc à Paris que j’ai commencé mon processus de guérison. Je voyais déjà des résultats dans mon corps : souplesse, respiration, etc. J’exécutais des mouvements plutôt que de prendre des médicaments. Même si l’arthrite était encore là ! Je voyais que les mouvements m’aidaient beaucoup.

 

Thérèse Bertherat parlait des carapaces. J’ai étudié Reich aussi. Puis, j’ai commencé ma propre recherche. J’ai fait le chemin de mon histoire corporelle et j’ai découvert ce que je n’avais pas trouvé en quatre ans de psychothérapie : des images positives. Tout mon conditionnement a changé. Des zones de tension se libéraient. Cela a duré un an.

 

Après un an, je pouvais marcher, courir, danser, mais l’arthrite était toujours bien là. Le facteur rhumatoïde n’était plus présent dans mon sang. Bien que guérie de l’arthrite physique, il m’a fallu quatre ans pour me libérer de l’arthrite mentale, pour éliminer mes croyances négatives.

 

C’est à New York, lors d’une formation pour devenir psychothérapeute, que je me suis libérée de mes croyances négatives. J’ai tout quitté de mon ancienne vie. En parallèle, je pratiquais la méthode apprise avec Thérèse Bertherat et j’ai commencé à créer ma propre méthode de travail : la Libération des Cuirasses. Au fil du temps, j’y ai ajouté une seconde formule : ma méthode IT (Images de Transformation) est plus complexe à comprendre. On parle des cuirasses mentales.

 

Face au scepticisme d’une personne, que lui diriez-vous ?

MLL: Je ne peux pas convaincre par ma parole. A cette personne, je demanderais de s’étendre au sol, de faire quelques mouvements, avant qu’on reprenne la discussion. Pour convaincre, il faut expérimenter ! Et c’est une révélation ! Maintenant que je suis connue, je suis respectée. Mais au début, on a considéré ma guérison comme une simple rémission, ou alors on a dit que je n’étais pas vraiment atteinte d’arthrite rhumatoïde !

 

Pouvez-vous partager quelques-unes de vos expériences marquantes ?

MLL: J’ai connu des gens conditionnés par des comportements. Leur corps réagissait en fonction de ce conditionnement. J’ai rencontré des cas d’hystérie corporelle assez lourds. A Bâle, dans une conférence réunissant 400 personnes, quelques personnes se sont levées à la fin et ont témoigné qu’elles avaient pu se guérir de leur arthrite grâce à ma méthode. Ce n’est pas un miracle, il y a tout un travail derrière.

 

A Mednat, alors que je signais des livres, une dame attendait avec mon livre intitulé « Déclic ». Elle a raconté qu’en lisant mon livre elle a eu un déclic par rapport à des douleurs dans le ventre dont elle souffrait depuis des années : elles provenaient d’une relation conflictuelle avec son père.

 

Comment peut-on s’initier à vos méthodes, mais sans suivre le long cursus de deux ans ?

MLL: J’ai formé beaucoup de praticiens en Suisse, en Belgique, en France, en Italie, en Espagne, au Québec et au Brésil. Quand les praticiens entrent dans une association sous mon nom, ils doivent suivre une formation continue. Je suis donc assurée qu’ils évoluent. Donc, commencez avec un praticien de la méthode, et décidez ensuite si vous voulez vous lancer dans le cursus quasi universitaire de deux ans.

 

Quels sont, selon vous, les critères qui caractérisent un bon thérapeute ?

MLL: La capacité d’écoute, d’amour, d’accueil est primordiale, et aussi bien sûr la connaissance. Le praticien de ma méthode passe des examens, il suit des formations continues. Il faut qu’il ait vécu la méthode sur lui-même, qu’il ait fait un travail sur lui en profondeur, qu’il ait passé à travers la libération des cuirasses. Ensuite vient la transformation et il acquiert la capacité de transmettre. En ayant passé par des hauts et des bas, il peut comprendre l’autre. Et si le praticien a été lui-même malade, il comprend encore mieux l’autre.

 

Comment trouve-t-on la thérapie adaptée à notre problème ?

MLL: C’est un choix très important. Attention au « shopping » des thérapies. Ca disperse ! Souvent, on trouve ce qu’on cherche à travers un livre, une rencontre, le bouche-à-oreille, une conférence. La personne sent intuitivement que c’est bon pour elle. Il y a un déclic, un appel. Elle apprivoise la méthode, s’implique et voit que ça lui correspond. Si on suit plusieurs thérapies en même temps, on ne sait plus ce qui est bien et fait de l’effet. Il faut être discipliné dans ses choix. La méthode que j’ai créée aide les gens. Mais dans certains cas, ça ne correspond pas. Il faut suivre et écouter son intuition.

 

Revenons à vous : comment gérez-vous vos multiples activités ?

MLL: Je suis une passionnée. Le défi est de concilier les dimensions de ma créativité ! La matinée m’est réservée, je ne travaille pas. Je me lève et je pratique mes mouvements. L’après-midi, je travaille en principe de 14 à 17 heures, puis je me repose. Mes bureaux sont à Paris et au Brésil. Je limite les voyages au strict minimum et j’ai diminué les tournées de signature des livres. J’aime le golf, j’adore danser, je visionne des films. Les tournées de conférence m’épuisent : on mange tellement tard !

 

La maladie m’a certes ralentie. J’ai abandonné le Québec pour un temps. Je suis encore dans un changement. Récemment, j’ai chuté et me suis fracturé la jambe gauche. Je peux en interpréter la symbolique, et pour ce qui est des conséquences, je trouve parfait. C’est comme si s’achevait un cycle. Je termine des formations en Suisse et à Paris, je donne quelques conférences en Italie via Internet. J’ai pris une pause d’écriture. Je change. Je vais chercher des choses qui me stimulent. Je me nourris dans mes relations affectives.

 

 

Marie Lise Labonté termine notre entrevue en lançant : « Vive la liberté d’être ! »

 

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Entretien du 29 septembre 2017